Le Beaujolais se lance dans l'oenotourisme . A cette occasion, le syndicat interprofessionnel a réalisé un très bon dossier de presse que je reproduis ici en plusieurs parties. Bonne visite en Beaujolais .
L'oenotourisme en Beaujolais (partie 2)
La route des vins de Beaujolais
Située dans le prolongement de la Route des Vins de Bourgogne, elle s’étend sur 140 kilomètres, de Chânes jusqu’aux portes de l’agglomération lyonnaise, et traverse 36 communes. Véritable fil conducteur entre les principaux lieux d’attractions touristiques du vignoble, la nouvelle route guide les visiteurs dans leur découverte du Beaujolais . En plein cœur des 10 Crus, à Beaujeu, capitale historique, à Vaux-en-Beaujolais plus connu sous le nom de « Clochemerle », en passant par Salles-Arbuissonnas et Villefranche-Sur-Saône, sans oublier l’incontournable Pays des Pierres Dorées avec notamment Oingt, classé parmi les plus beaux villages de France… le tracé retenu pour cette nouvelle route permet une meilleure valorisation des 12 appellations.
Le Beaujolais des Pierres Dorées
Du sud de Villefranche-sur-Saône aux portes de Lyon, le vignoble beaujolais offre des paysages et une architecture uniques : la campagne vallonnée, ponctuée de collines aux pentes douces, abrite de très jolis villages dont les maisons en pierre ocre se parent d'inoubliables couleurs chatoyantes, dès qu'apparaît un rayon de soleil. Le paradis des photographes, des amoureux de peinture, ou des amateurs de "Dolce Vita" qui trouveront là un air de Toscane. C'est là, dans ces caves aux lourdes portes, dans les auberges de campagne où l'on se donne rendez-vous, sur la place du village, que l'on goûtera des vins gourmands et généreux.
Lorsqu’on se balade dans le sud du vignoble, tout près de Villefranche-sur-Saône, ce qui frappe, ce ne sont pas les vignes, c’est la matière minérale. Partout présente, utilisée dans la construction des maisons et des châteaux, mais aussi des églises, des lavoirs, des puits et des murets, elle domine le paysage. Sa couleur dorée, ocre clair ou rousse selon la période de l’année, est source d’une lumière douce et donne des reflets toscans aux villages. Le pays des Pierres Dorées est l’un des plus beaux sites des alentours de Lyon.
Lacenas et son merveilleux cuvage. L’immense bâtisse rectiligne de pierres dorées date du XVIIe. Trois fois l’an, elle accueille les « tenues » de la Confrérie bachique des Compagnons du Beaujolais . Ceux-ci sillonnent le monde pour porter la bonne parole beaujolaise. Ils ont créé de nombreux « devoirs » relayant leur action. La cave voûtée de Lacenas, qui leur appartient, prête aux intronisations un décor unique… où, vêtus d’un gilet noir et d’un tablier de vigneron vert, et coiffés d’un chapeau sombre, les « ambassadeurs » du Beaujolais se retrouvent dans une ambiance de fête et de fraternité.
Jarnioux et son château. Epargné par les guerres, l’ensemble des bâtiments du château à six tours qui domine le village est l’un des plus impressionnants du Beaujolais . Classé monument historique, il possède une entrée superbe, à laquelle conduit un pont-levis orné des armoiries de la famille Henry qui tint la charge d’échevin de Lyon aux XVIe et XVIIe siècles. L’une des deux cours intérieures forme terrasse au-dessus du bourg. Elle conduit à un bâtiment Renaissance.
Ville-sur-Jarnioux et sa source. La petite histoire dit que la source de Ville- sur-Jarnoux, aujourd’hui tarie, permettait aux jeunes filles de trouver un mari. La route qui, depuis Theizé, sillonne entre bois et vignoble, jusqu’au village, engendrerait plutôt la poésie. Quant au village lui-même, et ses hameaux, ils abritent quelques-unes des maisons les plus typiques des Pierres Dorées. L’église du XIVe siècle est réputée pour ses peintures murales, attribuées à un Autrichien qui aurait occupé le village après la défaite napoléonienne de 1814.
Pommiers et sa pierre rousse. Curieusement, à Pommiers, le village n’est plus vraiment doré. La pierre est foncée, d’un beau roux, qui mérite le détour. Poule, escargot, grenouille… ornent d’insolites chapiteaux, dans une église au clocher trapu.
Oingt, son donjon et ses ruelles moyenâgeuses aux noms inimitables. Classé depuis 1947, Oingt est l’une des principales curiosités touristiques des Pierres Dorées et, depuis 2007, labellisé « plus beau village de France ». Par l’une des portes du village, la porte de Nizy, seul vestige des remparts détruits par le baron des Adrets en 1562, on grimpe jusqu’à l’église, en empruntant de petites rues escarpées, baptisées « Trayne-cul », « Tyre-laine » ou « Coupe-jarret ». De l’ancien château demeure un donjon, une tour de 18 mètres de haut. Côté rue, au rez-de-chaussée, de nombreuses maisons ont vu s’installer des artisans : peintres, potiers, tisserands, fabricants de jouets en bois... qui donnent au village encore un peu plus d’authenticité.
Ternand et ses fortifications. Village perché sur un promontoire, au-dessus de l’Azergues, bourg fortifié, ancienne propriété des archevêques-comtes de Lyon, Ternand se caractérise par ses maisons « plus serrées que des grains de grenade », disent ses habitants. L’église est ornée de peintures à la détrempe datées du XIe siècle. Superbe, également : une crypte du IXe siècle.
Bagnols, son château, ses hommes d’Etat et le souvenir de la marquise. Monument en pierres dorées, entouré de douves profondes, protégé par une enceinte à l’intérieur de laquelle se déploie un beau jardin à la française, le château de Bagnols, dont l’origine remonte au début du XIIIe siècle, a retrouvé sa superbe dans les années 80. Magnifiquement restauré, il abrite un luxueux hôtel 4 étoiles, dont les chambres recèlent des peintures murales allant du XVe au XVIIIe et un restaurant installé dans la salle des gardes où trône une des plus grandes cheminées gothiques françaises. A signaler aussi : le séjour à Bagnols de cette infatigable voyageuse et épistolière que fut la Marquise de Sévigné. Elle ne manqua pas d’évoquer le village dans l’une de ses lettres !
Marcy et son télégraphe mécanique. Conçue en application du dispositif imaginé par Claude Chappe pour transmettre des messages au moyen de signaux, la tour de Marcy est l’un des derniers vestiges français d’un système ingénieux qui, au XIXe siècle, couvraient la France entière. Un système mécanique qui a disparu en 1855, avec l’arrivée du télégraphe électrique.
Charnay, son Saint-Christophe et son alambic. Dans ce village fleuri, le château reconstruit au XVIIe est devenu mairie. Sous l’auvent, un alambic de 1933 est conservé. Dans l’église toute proche, une statue de Saint-Christophe, datant du XIIIe siècle, est constituée de trois pierres polychromes. La légende raconte qu’elle aurait été trouvée déjà taillée dans la carrière voisine et, de là, transportée jusqu’à l’église par un âne.
Le pays des Pierres Dorées regroupe 33 villages. Parmi ceux-ci, à découvrir aussi : Theizé, Chessy-les-Mines, Chazay d’Azergues, Châtillon d’Azergues, le Bois d’Oingt, Chamelet….
De Villages en Crus
Le cœur du vignoble beaujolais bat au rythme de la vigne.
C'est ici, sur les terres des Beaujolais -Villages et des crus les plus méridionaux, que le travail du vigneron prend tout son sens, dans des paysages aux pentes abruptes et aux coteaux plantés de rangs serrés. Pays de Clochemerle, dissimulant encore de rares châteaux de contes de fées qui dament le pion à de cossues maisons bourgeoises, ce petit écrin de verdure est resté fidèle aux traditions, à ses légendes, à son histoire qui croise l'Histoire de France et l'histoire du vin. Amateurs de pittoresque et de sensations gourmandes, vous serez sans aucun doute les bienvenus !
Les 38 villages des Beaujolais -Villages (Denicé, Rivolet, Saint-Julien, Montmelas, Blacé, Salles-Arbuissonnas, Vaux-en-Beaujolais , Le Pérréon, Saint-Etienne-des-Oullières, Saint-Etienne-la-Varenne, Odenas, Saint-Lager, Charentay, Quincié, Marchampt, Régnié-Durette, Lantignié, Beaujeu, Saint-Didier-sur-Beaujeu, Les Ardillats, Cercié, Villié-Morgon, Lancié, Fleurie, Chiroubles, Chénas, Vauxrenard, Emeringes, Jullié, Juliénas, Romanèche-Thorins, Saint-Symphorien-d’Ancelles, La Chapelle-de-Guinchay, Saint-Amour, Pruzilly, Chânes, Saint-Vérand et Leynes.)
L’appellation Beaujolais -Villages, qui a célébré en 2000 son cinquantième anniversaire, est produite dans 38 communes et couvre 5 250 hectares, s’étirant sur une trentaine de kilomètres, du nord au sud, entre la Vallée de la Saône, les monts du Haut-Beaujolais et les monts de la Haute-Azergue. De Denicé à Montmelas, de Charentay à Quincié, de Lantignié à Lancié ou Emeringes, les balades sont multiples. Elles commencent par…
>Un peu d’histoire.
Il n’est pas de canton du vignoble beaujolais qui ne revendique la présence de la vigne dès les temps les plus reculés. En 1697, les réponses aux questionnaires adressés aux curés des paroisses par Lambert d’Herbigny, Intendant de justice, police et finance, permettent d’affirmer qu’on cultivait la vigne à Cercié, Charentay, Saint-Etienne-la-Varenne, Odenas, Vauxrenard…
Beaucoup plus proche de notre époque, le décret du 12 septembre 1937 autorise les viticulteurs des communes citées ci-dessus à accoler au nom beaujolais celui du village dans lequel est produit leur vin. On trouve alors du Beaujolais -Quincié, du Beaujolais -Cercié etc… Le 21 avril 1950, un texte précise : « les vins répondant à toutes les conditions pour prétendre à l’appellation Beaujolais suivi du nom de la commune d’origine auront droit également à l’appellation Beaujolais -Villages au pluriel ». Les Beaujolais -Villages, vins frais et pimpants, réveillés et gaillards, élégants et malicieux, sont nés.
>Des haltes dans les villages et dans les châteaux.
- Le château médiéval de Montmelas, rénové par le Lyonnais Louis Dupasquier, disciple de Viollet le Duc. Sa masse imposante s’intègre parfaitement dans le paysage et le vert de gris de ses toits de cuivre constitue un infaillible point de repère.
- Le prieuré de Salles-Arbuissonnas : une petite église romane du XIè siècle protège un cloître du siècle suivant, conçu par les moines de Cluny et occupé par les bénédictines, jeunes filles de familles aisées attendant là de trouver mari. Parmi elles, la mère de Lamartine, Alix des Roys.
- Vaux-en-Beaujolais , alias « Clochemerle », du nom de la truculente comédie des mœurs paysannes écrite par Gabriel Chevallier dans les années 30. Un succès littéraire qui a pour décor ce petit village niché au creux des vignes, avec ses maisons, son église et sa… pissotière qui est, aujourd’hui, récit de « Clochemerle » oblige, l’une des plus « visitées » de France.
Au-delà du mont Brouilly, repère géographique inévitable pour le promeneur, les paysages changent imperceptiblement. Les villages encerclés de vignes s'étirent. De hameau en hameau, la terre offre une mosaïque de sols qui sont autant de signes distinctifs au sein des appellations. De Fleurie en Morgon, de Saint-Amour en Moulin-à-Vent, les noms des vins chantent.
Les arômes et les saveurs gagnent en complexité. Dans l'ombre des caves, les cuvées patiemment vinifiées profitent du nombre des années et font de ce lieu le rendez-vous des amateurs et des professionnels du vin.
Les 10 crus du Beaujolais (Brouilly, Côte de Brouilly, Chénas, Chiroubles, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-Vent, Régnié, Saint-Amour) sont produits sur 6 200 hectares de sols granitiques, riches en minéraux, en schistes, ou en manganèse. Issus, comme le Beaujolais et les Beaujolais -Villages d’un cépage unique, le gamay noir à jus blanc, ils présentent, selon le terroir où ils naissent, des saveurs et des caractéristiques très variées. Outre les plaisirs œnologiques, les crus du Beaujolais sont jalonnés de petits trésors et d’étapes enrichissantes :
- L’ancien Hôtel Dieu et l’église de Belleville. Pilulier servant à fabriquer des pilules, faïences, bouteilles de verre et collection de porcelaine donnent à la superbe apothicairerie de l’Hôtel Dieu de Belleville tout son charme. Magnifique, avec ses boiseries du XVIIIe, elle couvre trois vastes salles où les malades étaient soignés, jusqu’en 1991, dans de beaux lits à ruelle et un décor d’époque très séduisant. A voir aussi à Belleville : l’église Notre-Dame-de-l’Assomption. Les clés de voûte de la nef sont ornées des blasons des sires de Beaujeu.
- Le château fort d’Argigny, à Charentay, est un chef d’œuvre d’architecture militaire. Le trésor des Templiers y serait enfoui.
- Toujours à Charentay, la Tour de la Belle-Mère, construite entre 1893 et 1896, pour permettre à sa propriétaire de surveiller du haut des 35mètres de l’édifice (151marches !) les faits et gestes de son gendre, qui habitait en face. Fort heureusement, le bâtiment est élégant.
- Le château de La Chaize (Odenas) et son cuvage. Ce petit « Versailles beaujolais » est attribué à Mansard ; le jardin à la française aurait été dessiné par Le Nôtre. Abritant la plus longue cave du Beaujolais (108 m), le château est classé monument historique.
- La chapelle, au sommet du Mont Brouilly. Elle accueille, tous les ans, sauf vendanges très précoces, un pèlerinage qui rassemble les vignerons , à la fin de l’été et à la veille des vendanges, pour le partage du pain, du vin et du sel.
- Le château de Corcelles. Ancienne forteresse à l’allure féodale, flanquée d’une magnifique cour Renaissance et de 3 ha de jardins à la française, il a inspiré le peintre Utrillo, lors des nombreux séjours qu’il fit dans le Beaujolais pour se « mettre au vert ».
- Les chapelles et les châteaux de Juliénas. Parmi ces derniers, le château de Juliénas, édifié au XIVe, entièrement reconstruit au XVIe, possède de remarquables caves voûtées équipées de marchons de pierre.
- Le moulin de Romanèche-Thorins. Edifié au XVe siècle, inscrit à l’inventaire des Monuments historiques quelques siècles plus tard, il est aujourd’hui l’emblème du cru Moulin-à-Vent. Arrachées lors d’une tempête, en 1910, ses ailes ont « repris du service » à l’occasion du soixante-quinzième anniversaire du cru, en juin 1999. Le mécanisme intérieur est d’origine.
- L’église à double clocher de Régnié-Durette, réalisée par l'architecte Pierre BOSSAN au XIXe siècle (celui qui réalisa aussi la Basilique de Fourvière), sur les terres du dernier né des crus du Beaujolais .
- L’église romane d’Avenas. Il faut aller dans la Montagne Beaujolaise pour découvrir l’autel de cette église haut perché, au cœur des forêts de sapins. Un remarquable autel de calcaire marmoréen représente un Christ entouré de ses apôtres.
La Montagne Beaujolaise
L’ouest du Pays Beaujolais change radicalement de physionomie. Ici, on quitte la vigne, ou l’on s’en éloigne, pour aborder des terres plus sauvages et plus rudes, couvertes de forêts et de nombreux sentiers. De tradition textile – aux portes de Lyon la soyeuse -, les Monts du
Beaujolais doivent à leurs tisserands et à l’usage de la diffusion du tissage à domicile la création de multiples chemins … Il fallait pouvoir en effet se rendre partout, pour répartir le travail. Coton vichy à Thizy, couverture à Cours-la-Ville (c’est là qu’elle est née), tissus de coton à Amplepuis constituent les lettres de noblesse de ces bourgades paisibles.
Aujourd’hui, la région vit essentiellement de l’élevage et du bois. Elle est une destination idéale pour les amoureux de la nature, amateurs de balades à pied, à cheval ou en VTT, et de tranquillité. De nombreuses pauses gourmandes sont proposées aux amateurs de bons produits du terroir :
- Miellerie du Fût d’Avenas
- Confiture les Savoureuses du Saint Rigaud à Ouroux
- La Maison du Fromage à Cenves
Cette partie du Beaujolais est parfois surnommée « la petite Suisse ». Son sommet : le « toit du Rhône », le Mont Saint-Rigaud, culmine à plus de 1000 mètres d’altitude.
Les Monts du Beaujolais se caractérisent aussi par ses nombreuses petites églises romanes, ex-possessions des moines de Cluny. Deux exemples : l’église trapue de Saint-Mamert et son autel et l’église de Saint-Christophe-la-Montagne, l’une des plus belles de la région avec celle d’Avenas.
Mots-clés Beaujolais , oenotourisme
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