Une perspective féminine du SvsM
Comme l'an passé, mon ami Marc Copti nous offre sa vision du Salon des Vins et Spiritueux de Montréal.
Une perspective féminine du SvsM
(Salon des vins et spiritueux de Montréal)
Du 25 au 28 mars 2010 le Palais des Congrès de Montréal accueillait l’éponyme Salon. Je vous avais fait part de mes dégustations, en amateur, il y a 2 ans lors du précédent événement . C’était un compte-rendu iconoclaste, décalé certainement, où mon imagination (féconde) avait rêvé de cigares en guise d’appariement.
Je profite de cette édition, sous couvert d’un titre bienveillant, pour vous conter fleurette. Ben oui, « Une perspective féminine du SvsM », si c’est pas chanter la pomme (de glace) ça ? Et au passage, vous rapporte mes dégustations et les commentaires de diverses femmes rencontrées au Salon.
Et pourquoi donc, encore une fois, un gars qui parle de vins au féminin ? Parce qu’une perspective, c’est comme le coup de crayon de Leonardo (pas de Caprio, l’autre, pas non plus celui des romans à codes et à embrouilles vaticanesques, celui tout simplement à la Joconde) : un certain regard, une opinion aussi, que j’ai voulue, la plupart du temps exprimée par les intéressées.
Pêle-mêle, et à l’instar de Jeanne sous son (tonneau de) chêne, m’ont inspiré Mme Elyse Lambert, porte-parole de cette 9ème édition du SvsM (que je n’ai pas eu l’honneur de rencontrer mais dont l’une des entrevues m’a marqué) ; Mme Ségolène Lefèvre, femme de goût et auteure du récent « Les Femmes et l’Amour du Vin » (Editions Féret, Bordeaux ) ; Mme Marie-Christine Copti, éditrice du webzine www.amabilia.com qui m’avait suggéré cette fois-ci de retenir environ une dizaine de vins et spiritueux susceptibles de plaire à la clientèle féminine (autant par leur contenu que par leur contenant); Mme Iva Simeonova, amie passionnée par les vins ; Mme Josée Rolland, amatrice de vins rouges et de portos ; et toutes les femmes travaillant dans le domaine, rencontrées lors du Salon. Au nombre desquelles, je remercie, pour leur commentaires éclairés, ainsi que pour leur patience et leur gentillesse (alors que la foule nombreuse tendait bruyamment ses verres), Mme Kathy Nichols (Coordonnatrice Ventes, Québec et Provinces Atlantiques) de chez Foster’s avec toutes ses collègues présentes au stand, et Mme Séverine Chomat du Domaine de Tariquet.
Il me semble que la clientèle du Salon, sans parler des stands, était majoritairement féminine. Je me demande si les organisateurs ont colligé des statistiques à cet effet ?
Je vous l’ai déjà dit et le répète volontiers. Je suis et reste un amateur. Aucune formation professionnelle dans la dégustation ni l’œnologie. Je m’intéresse simplement aux vins depuis plus de 2 décennies, en déguste sur une base régulière, et tente de faire l’exercice avec rigueur, en goûtant comme les pros, en prenant des pauses régulièrement, en écoutant la fatigue des papilles, en buvant moult gorgées d’eau et en croquant au moins 2 baguettes entières de pain (neutre) par après-midi. Après 4 jours de salon, je ballonne un peu. Et toujours dans ma besace en bandoulière gousses de vanille (malgache), bâtons de cannelle (réunionnaise) et tablette de chocolat 99% … pour retrouver ses repères …
Les divins flacons retenus pour www.amabilia.com
Pourquoi, mais alors pourquoi ceux-ci et pas les autres ? Tout simplement parce que l’exercice est éminemment subjectif. Parce qu’il ne faut pas se leurrer non plus. La précédente édition j’ai pu déguster (sérieusement) 89 produits sur les 2,000 disponibles sur place. Il y en avait 2,200 cette fois-ci !
Les critères retenus de subjectivité : l’étiquette ! Mais pas seulement, loin s’en faut. Au nombre de bouteilles disponibles sur le marché (et au Salon), les femmes interrogées m’ont toutes dit que le premier déclencheur de leur curiosité était l’étiquette. Sa forme et ses couleurs, son design. Bref, l’appel esthétique ou créatif … Ensuite, elles veulent du goût et de la légèreté en même temps. Une gageure en ces temps où les vins tirent facilement 13,5 degrés et souvent bien plus. Elles sont aussi nombreuses à être ferventes de vins rouges que de vins blancs, mais pas de rosés (?!?) … Est-ce par opposition au mythe tenace des femmes et du rosé ? Est-ce parce que celles qui travaillent dans l’industrie en ont assez de cette facile association ? Sont-ce des questions existentielles du XXIème siècle ? Il m’a été franchement impossible de trancher sur le critère du prix … elles sont aussi nombreuses à définir une limite supérieure (d’environ 45$), mais avec l’exception de se faire de temps à autre plaisir avec un produit … exceptionnel ; qu’à déclamer qu’aimer n’a pas de prix (encore, encore ! Quelle douce musique à mes oreilles. Ah bon, c’est de vins qu’elles parlent ;-(
Pour avoir une diversité dans la courte liste de la quinzaine des vins retenus dans le cadre de la « commande » d’amabilia, vous trouverez ci-dessous vins rouges et blancs, d’Espagne, de France, d’Australie et de Californie. Diverses régions, large palette de prix. Présentés dans l’ordre de dégustation , même si ça fait un peu brouillon.
Dans l’ordre de lecture donc : nom, couleur, degré alcoolique, région-pays, millésime, prix (disponibilité : SAQ ou Importation Privée), commentaires …
- LE ALTANZA, rouge, 13.5, Rioja-Espagne (Reserva), 2001, 69.75$ (SAQ), avec en guise d’étiquette une sublime estampe de Miro. Nez : bien fondu, éthéré, manque de complexité et un soupçon de mousse de champignon des bois. Bouche : en accord avec le nez, un côté viandé mais sans le caractère typique de gibier.
- DIDO LA UNIVERSAL, rouge, 14, Montsant-Espagne, 2007, 27.75$ (IP), une étiquette très épurée mais classique, un amalgame des trois 1/3 : Merlot , Cabernet Sauvignon et Grenache. Nez : légère torréfaction fort agréable. Bouche : harmonieuse et équilibrée, un peu passe-partout dans le sens où aucune caractéristique d’un cépage ne domine, et surtout on ne goûte absolument pas les 14 degrés d’alcool, agréablement surprenant.
- MESTIS, rouge, 13.5, Valence-Espagne, 2008, 23.05$ (IP), une étiquette sous forme de calligraphie d’inspiration Miro, directement sur le verre de la bouteille, très joli. Dégusté décanté. Nez : bonbon sans être tout à fait nouveau monde (moins caricatural, plutôt gourmant). Bouche : fruits rouges concentrés + poivron rouge mais aussi assez alcoolique en bouche.
- STERLING VINEYARDS Cabernet Sauvignon, rouge, 13, Mendocino-Californie, 2007, 17.95$ (IP), certainement pas pour l’étiquette sauf pour sa mention Organic Grapes. Nez : fleur (bleue?) violette, difficile à dire. Bouche : on dirait les saveurs d’un vin blanc, pas convaincu … il manque de goût. Est-ce l’effet Organic ? Trop contaminé ou habitué aux vins (tous ou presque !) qui ne le sont pas ? Un goût à développer ?
- ROSENBLUM Zinfandel, rouge, 14.6, Sonoma-Californie, 2007, 20$ (SAQ), rien de particulier concernant l’étiquette. Nez de très bon vin … rosé ! Bouche : facile à boire avec son arôme dominant de confiture de fraise légère, c’est le vin de soif version rouge facile (sauf pour le piège du degré alcoolique) qui passerait presque pour un rosé dense !
- Château Philippe-Le-Hardi, BEAUNE 1er cru « Clos du Roi », rouge, 13, Bourgogne-France, 2007, 59$ (IP), une étiquette classique parmi les classiques de vins de bourgogne. Nez : magnifique ! On ne s’en lasse pas, un parfum à porter en mouchoir. Bouche : extraordinaire, grasse, riche, des fruits rouges confits d’une grande délicatesse ; ah ces grands vins de Bourgogne, le pinot noir à son meilleur et déjà tout prêt à boire, que demander de plus ?
- La Ferme du Mont/J. Boutin, Côte-Rôtie Bonnevaux, rouge, Rhône-France, 2007, 70.25$ (IP), une très belle étiquette. Nez : S.Y.R.A.H avec tous les attributs qu’on lui connaît, du poivron vert au pruneau frais. Bouche : safran, curcuma, étonnant, très original. Bémol, la difficulté d’en obtenir … 1,600 bouteilles produites seulement … enfin, ce sera le vin culte de la liste !
- DEVAUX, blanc, Champagne -France, Ultra Brut, 79.75$ (IP), ce n’est pas l’étiquette, même si elle est agréable tout compte fait, mais la mention qui y figure qui retient l’attention : Ultra Brut, plus sec que le Brut encore. Nez : biscuit … sec et pas biscuit beurré, fleur d’oranger délicate. Bouche : en ligne avec le nez, une belle harmonie, plus pure que la cuvée Brut du même producteur, et évidemment moins sucrée avec un sillon d’acidité en finale. A boire en apéro ou avec des coquillages.
- PENFOLDS Cellar Reserve, Pinot noir Adelaïde Hill, rouge, Australie, 2007, 45$ (SAQ dans quelques semaines), l’étiquette toujours à l’identique de la maison Penfolds, simple et bien descriptive. Nez : fraise et encore fraise, du genre arôme naturel, on ne s’en lasse pas. Bouche : en parfaite adéquation avec le nez … fraise vous disiez ?
- BERINGER Private Reserve Chardonnay, blanc, 14.5, Californie, 2007, 44.75$ (SAQ), étiquette plutôt anonyme, mais pas le contenu ! Et puis, pour une rare fois disponible sur les tablettes. Nez : le tandem beurre-vanille est au rendez-vous mais avec subtilité et les agrumes confits ainsi que la papaye font oublier la petite touche excessive de bois. Bouche : un très bon match avec le nez, complémentaire, gourmand, une belle amertume en longueur, une dominance d’ananas confit à la vanille, si vous aimez.
- STAGS LEAP Chardonnay, blanc, 14.2, Californie, 2007, 38.75$ (SAQ), étiquette assez intéressante, épurée, simple mais que l’on remarque certainement, faisant penser à une écriture très soignée. Nez : un 1er nez caricatural, mais demande de la patience car 5 minutes plus tard, le super bois est parti, remplacé par des arômes plus agréables de vanille-citron. Bouche : on s’y perd un peu … réussit à la fois le triplé de la légère amertume, mais aussi de l’acidité avec une finale sucrée !!!
- WOLF BLASS Riesling, blanc, 11.5, Australie, 2008, 19.75$ (SAQ), rien de notable à dire sur l’étiquette. Nez : typique d’un riesling jeune, avec son côté pétrolé. Bouche : très agréable et surtout facile à boire, surtout avec ce taux d’alcool significativement plus accessible que celui de (tous) les autres. Aux prix SAQ, avec la disponibilité, un sérieux concurrent aux vins alsacien d’entrée de gamme.
- TARIQUET Côté Tariquet, blanc, 11, Côtes-de-Gascogne/France, 2008, 17.50$ (SAQ), une étiquette plutôt originale, pas tant dans son design mais parce qu’elle capte le regard. C’est un mélange pour moitié de chardonnay et de sauvignon blanc. Nez : des arômes très intrigants, fruit de la passion, et autres fruits exotiques. Bouche : entre vin sec et sucré, le mélange des cépages en question, des arômes qui percutent le nez, toujours ces fruits exotiques, avec de la mangue aussi. Encore une fois, ça donne l’impression d’un vin alsacien, ceux plus riches en sucre.
- RIEFLÉ Pinot Gris Grand Cru Steinert, blanc, 12.5, Alsace-France, 2007, 36.25$ (IP), rien de notable à dire sur l’étiquette. Nez : fantastique nez, la typicité des pinots gris alsaciens dans une expression parfaite. Bouche : fruité et un peu sucrée, mirabelle jaune, un excellent match entre nez et bouche ; un vin gastronomique.
- BOUCHARD PÈRE & FILS, BEAUNE du Château 1er cru, blanc, 13.5, Bourgogne-France, 2006, 40.75$ (SAQ), une étiquette classique parmi les classiques de vins de bourgogne. Nez : encore assez hermétique, un vin blanc à décanter (ou à attendre encore). Bouche : en cohérence avec le nez, présente par son sillon d’amertume une capacité notable de garde, mais aussi de gastronomie. Ce sont ces arômes-là qui font les vins de bourgogne des petits plats autour des grands repas … ou vice-versa.
Je me disais que vous aimeriez (peut-être) avoir également mes commentaires sur les autres vins dégustés. Ça vous permettra, lectrices attentives, et, lecteurs emphatiques aux goûts des femmes avec lesquelles vous partagez divins flacons et savants breuvages, de redistribuer la liste selon vos goûts, vos envies du moment, vos inclinaisons de couleur, de terroirs, de disponibilité, de saveurs et de prix …
Pour en rendre la lecture plus homogène, j’ai regroupé lorsque possible les vins dégustés en provenance du même producteur, et en fonction de l’origine géographique + couleur.
Espagne (Rouges)
- EL BON HOMME, Valencia, 14, 2007, 19.85$ (SAQ). Nez : peu aromatique et bouche très nouveau monde, plutôt bonbon liquide, pour ceux qui aiment, pourquoi pas.
- SIERRA CANTABRIA Crianza, Rioja, 14, 2005, 22.85$ (SAQ). Nez : bonbon plus fin, avec un arôme intéressant de violette ; une bouche plus agréable et plus facile que le précédent, pas trop alcoolique malgré les 14 degrés.
- Le même que le précédent, mais en version Reserva à 29.65$ (SAQ). Nez : plus fin que le Crianza, déjà plus ouvert ; en bouche : encore bien des tannins, un peu boisés, mais montrant le potentiel et une finale tabac.
- Toujours dans la même famille en Seleccion Privada cette fois, 14.5, version 2007, 57.75$ (SAQ). A noter, la beauté de l’étiquette. Nez : magnifique, de la torréfaction mais toute en douceur, de la soie … au nez ? Une bouche gourmande et très originale, pétales de fleurs confites, des tannins en équilibre, des arômes en finale de courge ou citrouille confite … pochée au vin rouge.
- FINCA EL BOSQUE, 14.5, Rioja, 2006, 169$ (SAQ). Nez : bonbon hyper concentré, avec de la torréfaction à dominance chocolat noir ; une bouche extrêmement tannique, des fruits rouges vifs acidulés et très (trop?) boisé.
- STERLING Reserve Cabernet Sauvignon, 13.7, 2001, 75$ (IP). Nez : prune fraîche et beaucoup de cannelle ; une bouche qui match le nez mais peu de longueur, décevante, ça tombe « flat ».
- BEAULIEU VINEYARDS Georges de Latour Private Reserve Cabernet Sauvignon (ouf ! Ces dénominations américaines, qui ont toutefois le mérite de tout vous dire dans le titre), 14.5, 2005, 106$ (IP). Nez : complexe et subtil, peu alcoolique (surprenant en regard du degré) avec des arômes de cerises noires ; la bouche déçoit par contre, beaucoup de vanille (bois), un peu de tannins.
- BERINGER Pinot noir, 14.3, 2007, 30$ (SAQ). Nez : confiture de fraise, assez subtile mais avec une drôle d’amertume en bouche, plus ou moins intéressante.
- Dans la même maison, on retrouve le Merlot Banoroft Ranch Vineyards, 13.9, 2004, 122.75$ (SAQ). Nez : tout en équilibre, savoureux, soyeux ; qui laisse augurer d’une bouche effectivement « bonbonnée » mais dans le sens le plus noble du terme, on ne s’en lasse pas. (Pour la petite histoire de la perspective féminine, c’est le vin coup de cœur de Mme Julie Roy, conseillère en vente auprès de Foster’s.)
- Toujours chez BERINGER, Alluvium en millésime 2005, 14.2, 39.75$ (SAQ). Nez : plutôt framboise que fraise, ou peut-être les deux, mais semble alcoolique ; confirmation de la sensation alcoolique en bouche, mais plus facile qu’au nez, légères notes de kirsch, arômatiquement intéressant avec une finale d’une longueur moyenne.
- Également le Private Reserve Cabernet Sauvignon, 14.4, 2004, 148.50$ (SAQ). Nez : un peu … court (?!), avec un arôme persistant de mousse des bois, décevant ; une bouche de cannelle épicée, dominance pruneaux confits et une longueur également décevante.
- 2 vins de la maison SOUVERAIN, le Merlot , 14.5, 2006, 24.70$ (SAQ). Nez : du bois et du gibier ; une bouche de mûres noires, léger tabac et beaucoup de bois. Le Cabernet Sauvignon Reserve, 14.7, 2005, 40$ (SAQ). Nez : intéressant mais difficile à définir (encore fermé au moment de la dégustation ?), avec une belle bouche de poivrons rouges confits mélangés à des fruits rouges et café-réglisse en finale.
- STAGS LEAP Petite Syrah, 14.2, 2005, 55.25$ (SAQ). Nez : un mélange de bois et de gibier, les 2 dans un répertoire assez léger ; une bouche en torréfaction, plutôt tabac chocolaté, avec quand même le côté alcool.
- La version Cabernet Sauvignon du même millésime, au même prix, 13.9. Beau nez évolutif, fruits rouges et sous-bois ; une bouche un tantinet anesthésiante.
- CHÂTEAU ST-JEAN 5 Cépages, 14.4, 2004. Pour le plaisir, pas disponible, mais ayant dégusté et commenté jadis le 1996. Nez : poivres et poivron vert réduit, mais bizarrement semble aqueux, dilué (?) ; avec une bouche encore trop dure, minérale silex (pour un rouge!?), fermée et avec du bois en masse. A revisiter.
- 2 produits de la maison BERINGER. Leur sauvignon blanc, 13.5, 2007, 24.95$ (SAQ). Nez : vanille citronnée et une saveur acidulée (agrumes?) avec une bouche composant un beau sillon d’amertume, complexe pour un « simple » sauvignon, soupçonne qu’un peu lassant en quantité. Leur Alluvium, 14.1, 2006, 29.65$ (SAQ). Nez : beurre/vanille bien plus prononcé que précédemment avec du bois et en bouche une amertume moins intéressante.
- PENFOLDS : 4 produits, dont les 3 premiers sous la nomination Cellar Reserve qui devraient arriver sur les tablettes de la SAQ dans les prochaines semaines. Le Sangiovese, 2006, 45$. Un nez à la dominance de cassis avec une bouche allant de paire et rajoutant une facette d’épicés. Le Cabernet Sauvignon, 2006, 150$. Un nez hyper concentré (le benchmark Parker?!) avec cette sensation de réduction à l’extrême en bouche. Le Cabernet Sauvignon Shiraz, 2005, 150$. Un nez de … torréfaction, impossible de détecter autre chose surtout avec une bouche qui va dans le même sens, du bois et de l’extrait concentré de vanille. Le RWT Shiraz, 2005, 126$ (SAQ) qui nous réconcilie avec son nez magnifique et sa bouche qui va en accord, un peu sucrée il est vrai, mais quelle longueur remarquable avec ses arômes de fruits séchés.
- WOLF BLASS : 3 produits, progressivement montant en gamme (de prix du moins!). Le Premium Selection Cabernet Sauvignon, 2006, 25.95$ (SAQ). Nez plutôt fermé, arôme olfactif d’eau de vie et une bouche identique ; à revisiter assurément. Le Shiraz Grey Label, 2006, 36.50$ (SAQ). Nez de torréfaction avec une légère réglisse avec une bouche d’agréable bonbon, assez équilibrée, une longueur moyenne. Le Cabernet Sauvignon Shiraz Malbec Black Label, 2004, 90.75$ (SAQ). Un nez d’une grande concentration mais avec trop de bois et la bouche allant de paire, très tannique, concentrée à souhait avec des arômes d’olives noires confites.
- Philippe-Le-Hardi : 4 produits, dégusté dans l’ordre, ce qui permet aussi de les comparer, tous en importation privée. Le Santenay 1er cru « La Comme », 2007, 45.75$. Nez de fraise, de fruits rouges plus sensiblement et de sous-bois agréable, avec une bouche de coulis de fraise, un peu fermée et étonnamment alcoolique. Le Pommard « Petit Clos », 2007, 51.50$ au nez moins dense que le précédent et à la bouche encore plus hermétique, pas grand intérêt dans l’état. L’Aloxe-Corton « Les Brunettes & Planchots », 2007, 50$. Nez : à mi-chemin entre les 2 précédents et une bouche avec un sillon d’amertume intéressant. Le Clos de Vougeot Grand Cru, 2006, 177$. Un nez complexe mais encore fermé, un peu alcoolique mais une belle bouche avec beaucoup de tabac et toujours le très gastronomique sillon d’amertume.
- BOUCHARD PÈRE & FILS : 3 produits, tous disponibles SAQ. Le Mercurey 1er cru « Le Clos l’Évêque », 2006, 34.25$. Un nez de fraises … flambées et une bouche plus intéressante car plus subtile et plus complexe. Le Savigny les Beaune « Les Lavières », 2006, 43.75$. Un nez de torréfaction bien équilibré, une bouche un peu alcoolique mais du bon kirsch, un ensemble harmonieux pour un vin gastronomique. Les Nuits Saint-Georges 1er cru « Les Cailles », 2006, 115$. Un nez fantastique avec une surprenante torréfaction très délicate par la suite, le tout avec une bouche harmonieuse, aucune cassure entre nez et bouche, ça coule de source.
- BOUCHARD PÈRE & FILS : 4 produits, les 3 premiers étant disponibles SAQ. Le Bourgogne (générique) Coteau des Moines, 2006, 20$. Pas grand intérêt mis à part l’amertume. Le Meursault, 2007, 52.50$. Un superbe nez gras à souhait, beaucoup de bois par contre, une bouche à l’identique. Le Meursault 1er cru « Le Porusot », 2006, 94.25$. Beaucoup plus de finesse dans le nez, et en bouche juste la bonne trame d’amertume équilibrée avec juste ce qu’il faut de sucre ; un très bon vin. Le Corton Charlemagne Grand Cru, 2002, 188.50$ (au salon seulement). Un nez d’une finesse et d’une complexité incroyables, on ne s’en lasse jamais et une belle bouche, mais définitivement préfère (de loin) le nez.
- RIEFLÉ : 3 produits, le 1er disponible à la SAQ, les 2 autres en IP. Riesling (« Bonheur Convivial »), 2008, 16.90$. Nez : moins typique que ce que l’on attend, où sont les arômes pétrolés ? Une bouche à revisiter, pas impressionné du tout. Le Gewurztraminer Grand Cru Steinert, 2007, 40$ au nez de fleurs blanches avec un léger arôme de gingembre frais, fruité, et une bouche de … litchis (un peu caricatural), mais l’ensemble est bon si on aime. Le Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles, 2007, 70.50$ avec son nez si typique de SGN, si peu sucré, térébenthine agréable avec une bouche savoureuse, d’une longueur inouïe, confits d’ananas, de papaye, de mangue … encore très jeune pour un tel vin, et hélas seulement 600 bouteilles.
- LA FERME DU MONT/J. BOUTIN: 3 produits, tous en IP. Crozes Hermitage « Les Hauts Granits », 2007, 31.75$. Un nez encore fermé, un peu fumé (!) et arôme de pinède avec une bouche trop tannique. Saint-Joseph « Parcelle de Jean », 2007, 32.50$ avec son nez définitivement plus ouvert, plus en fruits qu’en arôme de pinède, mais la bouche encore fermée, on y détecte des arômes de prune mais bien tanniques. Hermitage « Arena Mica », 73.75$. Plus … sucré au nez, on sent les confits, très intéressant ; et la bouche laisse exploser des saveurs de torréfaction agréable, tabac et prune encore une fois.
- LA TOUR DE L’EVÊQUE : 3 produits, tous en IP, tous au même prix, soit 61$. Le grand intérêt de cette dégustation réside dans le fait qu’il s’agit du même vin sur 3 millésimes successifs, dans l’ordre chronologique décroissant : 2005, 2004 et finalement 2003.Les nez respectivement : poivron vert typé ; plus fermé et moins typé ; plutôt champignons et sous-bois avec légère torréfaction.Les bouches respectivement : bon match avec le nez avec un sillon d’amertume agréable et une finale presque sucrée ; presqu’aussi fermé que le nez et aussi plus tannique et plus boisé mais également un peu aqueux ; plus alcoolique en bouche avec des notes de poivron frais.
- DEVAUX : 3 produits, le 1er à la SAQ, les 2 autres en IP. Le Blanc de Noir, 51.25$. Un nez plus ou moins boisé, peu bullé et de la clémentine en bouche. Le Brut (La Cuvée), 74$. Un nez plus conventionnel de champagne , biscuité un peu mais avec un arôme « vert » et en bouche c’est de qui entre la poire verte et la pomme jaune croquante remportera la palme. Le millésime (2000), 103.25$. Un nez sublime avec ses arômes de biscuit vanillé et une bouche complexe, les saveurs s’y succédant crescendo.
Mesdames (Messieurs aussi), il ne me reste plus qu’à attendre vos (indulgents) commentaires. Et comme je vous le disais en 2008, j’espère que vous ne m’avez pas trop pris au sérieux. Moi non plus, et je me suis régalé, à déguster tous ces vins, à entendre les commentaires de toutes ces amatrices et surtout à vous en parler.
Marc A. Copti
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