Les pérégrinations viniques de Patrick Chazallet

Art & Vin - œuvres originales des artistes contemporains pour Château Mouton Rothschild dès 1924 ! de Philippe Margot

Monsieur,

Permettez-moi de vous présenter une étude mariant intimement ART & VIN :

Les premiers grands crus de Bordeaux n'ont hélas plus un rapport qualité-prix vraiment intéressant, mais le marché s'étant élargi à de nouveaux pays, 200 à 300'000 bouteilles trouvent facilement preneurs. J'en ai profité avec Château Mouton Rothschild pour dévoiler une étude "toute gratuite" que je vous propose, et si vous la trouvez d'intérêt, n'hésitez-pas à en faire profiter d'autres amateurs.

Voici :

Art & Vin - œuvres originales des artistes contemporains pour Château Mouton Rothschild dès 1924 !

/Premier livre virtuel illustré, décrivant les œuvres originales sur 126 pages, à feuilleter et agrandir d'un clic de souris !/

Réunir l’Art et le Vin est de tout temps une ambition originale et inspirée à Château Mouton Rothschild dès 1924. Pour chaque millésime, depuis 1945, un artiste contemporain est invité à créer une œuvre unique pour ce célèbre premier grand cru classé du Bordelais.

Nous connaissons ces belles étiquettes. Les grands artistes contemporains sont restés dans l'ombre. Voici un livre de 126 pages qui dévoile pour chaque millésime l'œuvre originale, sa dimension, les variantes souvent proposées, la célébrité de l'artiste, le choix du Baron Philippe, puis de la Baronne Philippine de Rothschild, avant de devenir une étiquette qui procure une valeur ajoutée à ce premier grand cru.

Très nombreuses photos inédites d'une collection remarquable.

À votre gracieuse disposition, n'hésitez pas à vous en servir, au lien :

http://fr.calameo.com/read/00003074798238f3abade

Je vous prie de croire, Monsieur, à l'expression de mes meilleurs sentiments,

Philippe Margot

J’ai alors posé 2 questions à Philippe Margot pour mieux comprendre ses motivations.

L'idée m'est venue pour avoir publié une première étude intitulée "Galerie d'Art sur Bouteilles" que vous trouverez sur mon site dans les articles proposés. Je traite des étiquettes à Château Mouton Rothschild, Le Mas Bernard du galeriste Adrien Maeght, Château Siran, et du Domaine de Trévallon.
Ce sont 4 approches bien différentes sur la manière de marier l'Art au Vin.

Lorsque j'ai appris que les Rothschild préparaient une exposition itinérante comprenant les originaux qui ont servi à la création des étiquettes, je me suis alors passionné en traitant avant tout des peintres et de leur manière de proposer souvent des variantes, comme par exemple le V de la victoire qui fut choisie pour l'étiquette de 1945.
Je vous le donne en primeur : ce signe repris par Churchill est d'origine très ancienne.
Une légende urbaine fait remonter l'origine de ce signe à la guerre de Cent Ans qui voit s'opposer les Anglais aux Français. Durant plusieurs batailles, les archers jouent un rôle décisif dans la stratégie militaire anglaise. À tel point que lorsque les français capturaient un archer anglais, ils lui sectionnaient l'index et le majeur, car ces deux doigts sont essentiels pour tirer à l'arc. En signe d'insulte, les archers anglais auraient pris l'habitude avant la bataille de faire le signe V à l'adresse des français, attestant que ces deux doigts ne leur manquaient pas pour vaincre.

2) Pourquoi avoir mis gratuitement à disposition sur Internet une telle somme de travail, alors que vous auriez pu éditer un beau livre ?

Quand on est passionné comme moi, et pour un sujet qui s'accroît d'une œuvre nouvelle par millésime, le livre numérique est naturellement plus souple que l'édition papier définitivement figée !

Je me réjouis par exemple de parler du millésime 2006 de Lucian Freud (petit fils du célèbre psychanalyste Sigmund Freud dont on fête aujourd'hui les 100 ans de sa mort). Non pas que j'aime cette œuvre, mais parce qu'il y a beaucoup à raconter !

http://fr.calameo.com/read/00003074798238f3abade

 

Un article en direct de chez Ségolène, que je reproduis tel quel.


Aujourd'hui est un grand jour

C'est aujourd'hui en effet que sort en librairie cet ouvrage  qui m'a demandé plusieurs années de recherche et des mois d'écriture. 

Il y aura samedi, à Portets, une rencontre avec les lecteurs à 14 h (renseignements au 05 56 67 11 94) 

Sur Vinexpo une séance de dédicace le mercredi 24 juin sur le stand Mollat à partir de 16 h 30.

Lundi, se sont des rencontres avec les femmes vigneronnes qui sont en portraits dans mon livre le matin chez les vignerons bloggeurs au Château Luchey-Halde à Mérignac et l'après midi à l'hôtel Mercure à la Cité Mondiale.

Le 8 juillet, le bar à vin La parcelle et la librairie Georges organisent une soirée autour des femmes et l'amour du vin avec dégustation de vins de vigneronnes. Renseignement sur www.laparcelle.fr

En attendant d'autres évènements après l'été.

Quelques portraits de femmes du vin présentes dans le livre


Paz Espejo


Clotilde Davenne


Christine Valette


Linda Grabe


Jancis Robinson


Margot de Niciolaï


Isabel Mijares


Régine Le Coz


Suzanne Méthé

Qui sont-elles? Les réponses et beaucoup d'autres choses sont dans le livre....

Pour commander le livre :

Lien pour commander ce livre

Journal de la route des vins d’Alsace

Nicolas Boulard

Editions  FRAC Alsace, critique du raisin pur

Enfin un livre d’une réelle fraîcheur dans le monde du vin. Nicolas Boulard tient son journal de voyage, son voyage à travers le vignoble d’Alsace. Chaque jour, il écrit le récit de sa journée qu’il envoie par le net. C’est aussi un peu un carnet de voyage car Nicolas Boulard y met ses photographies, photos panoramiques du vignoble qui permettent de voir la géologie et l’ensoleillement d’un cépage, et surtout d’avoir une vue d’ensemble de tout le terroir d’Alsace, mais aussi des photos de dégustation  : verres, capsules, etc. Et les roses, baromètres du bon état sanitaire des vignes.

Bien sûr c’est l’écriture d’un internaute, rapide, peu construite quant à la syntaxe, et même l’orthographe, les deux étant volontaires selon l’auteur. Mais cela permet à ce jeune homme curieux de parler franc. Son style sans contrainte, qui peut paraître parfois naïf, politiquement incorrect et iconoclaste en tout cas, retranscrit fidèlement ses visites chez les vignerons , ses déambulations sur les routes alsaciennes. Il sonne chez les vignerons , goûte les vins, pose des questions sur le terroir , les cépages, les vinifications, nous lisons le compte rendu des visites, les questions qu’il a posées et les réponses ou l’absence de réponses sans fioritures, ses impressions de balades, ses réflexions sur ses photos panoramiques, l’opportunité des dégustations, ses repas.

Au-delà du carnet de voyage anecdotique, Nicolas Boulard avec une parole libre se questionne et nous questionne sur le goût, y a t il un bon ou un mauvais goût ? En qu’en est il alors de la subjectivité de la dégustation  ? Pour cela, il achète une bouteille de chacun des 50 grands crus alsacien en cépage riesling, pour organiser une dégustation avec des professionnels du vin et de l’art. Il compte assembler ces 50 grands crus et ré embouteiller le résultat. Bien entendu sans rien dire. Scandale ! Abomination ! Et si des spécialistes auto proclamés ne s’apercevaient de rien ? La dégustation a bien eu lieu, mais il a la « décence » de ne pas en parler. Ouf, les dégustateurs peuvent respirer … à moins que Nicolas ne publie un second opuscule. Aïe !

Finalement Nicolas Boulard est un jeune homme plein de scrupules, vous savez ce petit caillou dans la chaussure.

Jour 23 :

Repense à tout ce que j’ai appris depuis mon jour 1

A reconnaître la nature d’un sol dans un vin

A affiner mes goûts et mes capacités à reconnaître

Du bon du mauvais

A rencontrer des gens savoir quelle question leur poser

Engager une discussion

Apprendre et comprendre

Leur poser les questions qu’il ne faut pas poser

Pourquoi ça coûte plus cher

Pourquoi c’est pas bon

Et, monsieur, pourquoi votre vin il est pas bon

Comment c’est fait

Expliquez moi en 3 minutes comment vous faites

Pourquoi vous faites

Pourquoi vous avez choisi de faire ce métier

Avez-vous choisi

Pourquoi vous faites pas autrement

Comment ça fait quand on fait une erreur dans le vin

Pourquoi c’est plus facile de faire du pas bon

Pourquoi c’est plus difficile de faire du bon

Ce serait quoi un vin moderne

C’est quoi moderne

Pourquoi vous revendiquez le terroir

C’est quoi un terroir

C’est quoi un grand cru

Pourquoi une bouteille c’est 75 cl

Pourquoi les bouteilles sont vertes

C’est quoi la surmaturité

C’est quoi le sucre résiduel

C’est quoi la minéralité

Le fruit

Pourquoi vous faites

Qu’est ce que vous ne faites pas

Pourquoi vous ne le faites pas

Et l’alcool dans tout ça.

Ségolène

Romanée Conti 1935
Kaiko Tadeshi
Picquier poche

Un hymne à un vin mythique par un auteur du pays du Soleil Levant. Pays sans vignes qui compte néanmoins de nombreux amateurs de ce breuvage et en particulier de grands crus. Kaiko met en scène un entrepreneur, acquéreur de deux prestigieuses bouteilles, et son invité, un romancier, dans un restaurant, sis en haut d’un gratte-ciel. L’action se situe en 1972.

Ils dégusteront avec tout le cérémonial voulu deux grands vins : La Tâche 1966 et un Romanée-Conti 1935.

Cette dégustation – cérémonie devrait-on dire - débute par le plus jeune des deux : La Tâche 1961. Les gestes minutieux du sommelier sont décrits dans leurs moindres détails et ce vin sublime dicte à l’auteur des phrases inspirées sur sa couleur, la métamorphose du verre et la dégustation du vin. Passé ce moment de recueillement, l’entrepreneur dépeint à son invité ses voyages en Bourgogne et plus particulièrement à La Romanée puisque ce cru est l’objet du livre.

Puis vient l’ouverture de LA bouteille, son grand âge lui confère un immense respect dont témoignent les multiples précautions que prend le sommelier pour ouvrir ce flacon et verser le contenu dans les verres. Observation de la couleur, du nez, dégustation et verdict…. «C’était une momie de vin.» Kaiko appelle alors François Villon à la rescousse pour comparer ces deux vins et son poème «Le Testament».

Comment cette merveille peut-elle être sans vie? L’auteur évoque plusieurs possibles voyages de la bouteille d’après les indications de l’étiquette. Le romancier se laisse aller à ses souvenirs générés par le vin : jeune japonais, apprenti romancier, il vivotait au Quartier Latin, un soir il rencontre une femme, journaliste suédoise dans un bar….

Evocation qui modifiera son premier jugement sur la Romanée Conti 1935.

Extrait :
 

«Une extrême tension apparut sur le visage du serveur. La main s’empara de la bouteille avec fermeté mais en préservant avec le panier un interstice de l’épaisseur d’une feuille de papier. Le goulot se glissa auprès du verre avec la prudence du chat. La bouteille n’allait-elle pas être agitée, le vin troublé, la lie soulevée – pendant tout le temps où le vin était versé, le romancier retint son souffle. Le serveur remplit les deux verres avec douceur, lenteur, en plusieurs fois, et à l’instant où il eût terminé, on l’entendit pousser un petit soupir. C’était fini. La première partie de la cérémonie s’était déroulée sans encombres, le dernière goutte avait été rentrée dans la bouteille sans couler, la lie ne s’était pas non plus échappée….»
 

Ségolène

Guide Parker des vins de Bordeaux

Robert Parker

Editions Solar

Quatrième édition du 25 août 2005

1272 pages

Le système Parker de notation.

Quelle somme de travail : 640 propriétés et plus de 3 000 vins, des millésimes de 1945 à 2003, y sont décortiqués, notés et commentés. Robert Parker détaille précisément chaque dégustation, informe sur son sentiment quant à la progression ou le déclin de chaque propriété et estime le potentiel de vieillissement de tous les vins.

La note sur 100 n'est qu'un élément du système de critique Parker, et sans doute pas le plus important. Malheureusement, c'est la chose que retient le lecteur moyen, et un 100/100 assure une vente quasi immédiate du stock à n'importe quel prix. C'est parfaitement pervers, mais je suis de ceux qui pensent que Parker ne l'a pas forcément voulu. Je reste persuadé que Robert Parker est honnête. Il n'en est pas forcément de même de ses interlocuteurs. En effet, contrairement à quelques critiques, notamment Jacques Dupont du Point qui va dans les propriétés et choisit les barriques qu'il veut déguster, Parker déguste les vins qu'on lui propose. Lorsqu'il s'agit de vins en bouteilles, à priori pas de problème. En revanche lorsqu'il s'agit d'échantillons, lors de la dégustation des primeurs par exemple, rien n'empêche d'habiles maîtres de chais et propriétaires de "fabriquer" de toute pièce un échantillon censé correspondre au "goût Parker" en assemblant totalement différemment que lorsqu'ils feront la mise en bouteilles.

Quoi de neuf dans cette nouvelle édition ?

Tout d'abord le constat regrettable que l'auteur ne s'éloigne que très peu des chemins balisés de l'ordre établi. La plupart des jeunes viticulteurs qui font bouger le vignoble bordelais sont ignorés par l'ouvrage. Sinon, dans les grandes lignes, on note que Parker considère que Cos Labory, les Ormes de Pez et Lafont-Rochet sont de remarquables rapports qualité-prix de Saint-Estèphe. Maintenant que c'est écrit, ça ne va pas durer. A Margaux, c'est Malescot-Saint-Exupéry qui a ce rôle de sous estimé. En Sauternes, il aime particulièrement Bastor-Lamontagne dans les vins de prix raisonnable (mais où se situe la raison dans le Bordelais ?) Enfin, il affirme que le Clos Floridène de Denis et Florence Dubourdieu devrait être hissé en Grand Cru Classé si un remaniement du classement devait exister. Cela dit, il ne faut pas être grand dégustateur pour trouver Clos Floridène épatant, et je ne suis pas prêt à parier pour un reclassement sous peu.

En conclusion, au delà de tout ce qui se dit sur Robert Parker, ce guide reste un des meilleurs pour qui ne peut ou ne veut déguster lui même. C'est comme le Michelin pour les restaurants : pas de révélations, mais l'assurance de ne pas se tromper.