Romanée Conti 1935
Romanée Conti 1935
Kaiko Tadeshi
Picquier poche
Un hymne à un vin mythique par un auteur du pays du Soleil Levant. Pays sans vignes qui compte néanmoins de nombreux amateurs de ce breuvage et en particulier de grands crus. Kaiko met en scène un entrepreneur, acquéreur de deux prestigieuses bouteilles, et son invité, un romancier, dans un restaurant, sis en haut d’un gratte-ciel. L’action se situe en 1972.
Ils dégusteront avec tout le cérémonial voulu deux grands vins : La Tâche 1966 et un Romanée-Conti 1935.
Cette dégustation – cérémonie devrait-on dire - débute par le plus jeune des deux : La Tâche 1961. Les gestes minutieux du sommelier sont décrits dans leurs moindres détails et ce vin sublime dicte à l’auteur des phrases inspirées sur sa couleur, la métamorphose du verre et la dégustation du vin. Passé ce moment de recueillement, l’entrepreneur dépeint à son invité ses voyages en Bourgogne et plus particulièrement à La Romanée puisque ce cru est l’objet du livre.
Puis vient l’ouverture de LA bouteille, son grand âge lui confère un immense respect dont témoignent les multiples précautions que prend le sommelier pour ouvrir ce flacon et verser le contenu dans les verres. Observation de la couleur, du nez, dégustation et verdict…. «C’était une momie de vin.» Kaiko appelle alors François Villon à la rescousse pour comparer ces deux vins et son poème «Le Testament».
Comment cette merveille peut-elle être sans vie? L’auteur évoque plusieurs possibles voyages de la bouteille d’après les indications de l’étiquette. Le romancier se laisse aller à ses souvenirs générés par le vin : jeune japonais, apprenti romancier, il vivotait au Quartier Latin, un soir il rencontre une femme, journaliste suédoise dans un bar….
Evocation qui modifiera son premier jugement sur la Romanée Conti 1935.
Extrait :
«Une extrême tension apparut sur le visage du serveur. La main s’empara de la bouteille avec fermeté mais en préservant avec le panier un interstice de l’épaisseur d’une feuille de papier. Le goulot se glissa auprès du verre avec la prudence du chat. La bouteille n’allait-elle pas être agitée, le vin troublé, la lie soulevée – pendant tout le temps où le vin était versé, le romancier retint son souffle. Le serveur remplit les deux verres avec douceur, lenteur, en plusieurs fois, et à l’instant où il eût terminé, on l’entendit pousser un petit soupir. C’était fini. La première partie de la cérémonie s’était déroulée sans encombres, le dernière goutte avait été rentrée dans la bouteille sans couler, la lie ne s’était pas non plus échappée….»
Mots-clés Romanée-Conti
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